lundi 30 octobre 2017

Dernier weekend "en famille"


Alors que le premier avion, emmenant une petite partie des campagnards d'été, doit arriver d'ici la fin de cette semaine (retardé par une tempête), nous avons donc passé notre dernier weekend "en famille", entre nous à DDU...
A l'occasion, quelques bouteilles de champagne ont été sorties, et une soirée pizzas a été organisée par Jérem le pâteux..

Nous avons aussi profité du beau temps pour immortaliser le groupe à la fin de l'hivernage, chacun posant avec un accessoire emblématique de son job sur la base.
Philippe, Vincent et moi avons logiquement des instruments météo, Yohan avec son multimètre, Bertrand avec la plus grosse clé de la centrale, Erwan avec son (mythique) sabre laser, ou encore Coline avec sa capote à phoques...! La bonne ambiance était bien sûr toujours au rendez-vous!




Soirée Pizzas à DDU organisée par Jérem



Au bar le plus classe de l'antarctique, avec les pizzas!



Les syndromés de la TA67



Les syndromés, again!

L'Astrolabe


Le navire ravitailleur de la base française en Antarctique a été renouvelé cette année. Toujours sous le nom de l'Astrolabe, c'est donc un navire brise-glace flambant neuf qui arrivera prochainement à proximité de Dumont D'Urville. La passerelle y est plus grande et le navire plus long que le précédent (72m).

Nouveauté, il est désormais composé d'un équipage de la Marine Nationale et a un rôle de patrouilleur militaire lorsqu'il ne fait pas de rotation entre l'Australie et l'Antarctique.

Sa première rotation va débuter très bientôt puisqu'il quittera le port de Hobart ce vendredi 3 novembre, direction la Terre Adélie pour y arriver aux environs du 13 novembre. Ce ne sera pas sans difficulté puisque les glaces sont encore bien épaisses, que la banquise s'étend jusqu'à 48km de la base, et que le pack (plaques de glace éparpillées plus ou moins grandes) est encore large de plusieurs centaines de kilomètres...  
Vous pouvez suivre sa position quotidienne sur le lien à droite du blog (Géolocalisation de l'Astrolabe).

Ce premier bateau est à la fois très attendu par nous tous puisqu'il contient, entre autres, le courrier pour les hivernants, et des fruits et légumes frais - mais aussi un peu redouté car cela signifie hélas la fin de notre hivernage et le début de la campagne d'été avec le retour d'une ambiance bruyante sur la base..




L'Astrolabe à Hobart (Photo Patrice Bretel)



(Photo Patrice Bretel)



Image satellite (AQUA) du 16 octobre à 14h55 (heure DDU). On distingue la zone de pack, encore assez large, jusqu'à 450km de la base). Source : Australian Antarctic Division.


vendredi 27 octobre 2017

Piste d'atterrissage D10

A 10km de la base se trouve une petite piste d'atterrissage. Elle est située sur le continent, sur la neige, et doit être préparée chaque année quelques jours avant l'arrivée du premier avion.

Mesurant 1265m de long et située à 260m d'altitude, elle permet d'accueillir de petits avions tels le C130 ou encore le Bassler, en provenance des bases Mario Zucchelli (italienne), Mac Murdo (américaine), Casey (australienne) ou encore de Concordia (franco-italienne).

La préparation de la piste se fait à la mi-octobre et consiste à aplanir la surface le plus possible, sans qu'il n'y ait aucune bosse sur toute la longueur.
Pour cela il est nécessaire de passer plusieurs fois avec un chasse-neige, puis avec un gros engin traînant un "groomer" qui va rendre la surface de la piste bien lisse. Ceci sera refait tous les 3 à 4 jours jusqu'à l'arrivée de l'avion.

Il faut en plus y installer un capteur de vent (vitesse et direction), qui est une donnée météo indispensable pour le pilote de l'avion lors de l'atterrissage. L'anémomètre est alimenté par des batteries branchées sur un panneau solaire et transmet les mesures par ondes radio jusqu'à la station météo de Dumont D'Urville.

Le premier avion est prévu mardi 31 octobre, signant la fin de notre hivernage... Mais le vol risque d'être retardé par une tempête qui s'annonce dès lundi avec neige et vent violent.. A suivre!




L'abri météo de D10



Le mât de mesure du vent à côté de la piste



Tracé de la piste d'atterrissage par le chasse-neige



Le chasse-neige et le Challenger à DDU



Le chasse-neige sur la piste D10 (Photo Vincent Térol)



La piste se trace... (Photo Vincent Térol)

mardi 24 octobre 2017

Le retour des Adélie


Avec le printemps, les manchots Adélie sont de retour, chez eux, sur l'île des Pétrels...

Le tout premier est arrivé tout seul, il y a une semaine et s'est installé à côté du séjour. Puis il y a eu le premier à occuper les rochers de la météo... 
Depuis trois jours maintenant, tous les autres suivent et débarquent sur l'île de tous les côtés, arrivant par centaines!

Chacun retrouve alors son nid de cailloux et tente d'en piquer sur les nids voisins pour en avoir un peu plus...

La base qui était plongée dans un silence quasi absolu depuis maintenant plusieurs mois, retrouve le chant de manchots Adélie, mais également celui des oiseaux si particuliers qui sont eux aussi de retour (Fulmars, Damiers du Cap, Pétrels des neige, Skuas, ...).

Bref, l'été revient sur DDU!




Le 1er manchot Adélie sur DDU !



Le 1er Adélie sur les rochers de la météo



Le même



Devant le mât Ionosphérique



Ils arrivent par centaines !



Loin sur la banquise



A l'assaut du moindre cailloux...

vendredi 20 octobre 2017

Manip Phoques


Durant ces prochaines semaines, les phoques de Weddel sont de retour à proximité de la base, faisant surface par des rivières ou bien des trous creusés (avec leurs dents) depuis le dessous de la banquise où elle
n'est pas très épaisse.
C'est la période des naissances, et les phoques (femelles) viennent mettre bas sur la banquise, à l'abri des prédateurs. Les veaux vont y passer quelques semaines et rapidement grossir (environ 2 kg par jour!) grâce au lait maternel très (très) riche en matière grasse..

L'objectif de Coline est d'évaluer le plus précisément possible le nombre de phoques à proximité de la base, et de transponder les veaux avec des puces GPS, ce qui permettra de suivre leur comportement sur de nombreuses années.
La manip consiste à éloigner la mère du veau, pour ensuite l'immobiliser afin de lui implanter la puce GPS dans la graisse située sur la nageoire arrière. Malgré leur jeune âge, ils ont déjà des réflexes de défense, et celui-ci a essayé de me mordre le mollet (heureusement avec de toutes petites dents!)..

Comme la zone de reproduction s'étend quand même sur plusieurs kilomètres carrés, nous nous sommes divisés en plusieurs groupes.

Je faisais partie du groupe 3 (Coline, Louis et moi). Nous avons marché jusqu'aux îles Ifo et Hélène, les plus lointaines de la base, ce qui représente un aller retour de 39km tout de même!

Au final, un seul veau rencontré sur notre zone, mais d'autres femelles en pleine gestation et sur le point de mettre bas.. Bien sûr, il y aura d'autres sorties jusqu'au mois de décembre..




Départ vers les îles Ifo (Photo Coline Marciau)



La banquise est parfois très enneigée avec de grosses ornières...



...parfois de la pure glace vive bien glissante!



Pause repas sur l'île Ifo



Rencontre du manchot "Framito" à proximité de l'île Fram (photo Coline Marciau)



Iceberg et éboulis de glace (Photo Coline Marciau)



Une mère et son veau (Photo Cyril Delphin)



Vérification GPS de la mère par Erwan (Photo Cyril Delphin)



Un veau (Photo Cyril Delphin)



Un autre veau (Photo Cyril Delphin)



Retour le long du continent



"Brice on the ice" !



jeudi 12 octobre 2017

Mirages ....ou icebergs fantômes!


Il n'est pas rare en métropole, par temps chaud, de voir des mirages. Notamment sur les routes avec le reflet des voitures ou sortes de "flaques d'eau" apparaissant à l'horizon. L'image, virtuelle, reflétée apparait alors inversée.

Ce phénomène est dû à la déviation des rayons lumineux par la forte variation de température près du sol (de plusieurs degrés par mètre) où l'air est surchauffé sur la route alors qu'il est plus "frais" ou en tous cas moins chaud au-dessus. On parle alors de "mirage inférieur".

(Presque) le même phénomène se produit si de l'air très froid près du sol (comme sur la banquise par exemple) est très vite surmonté par de l'air plus doux quelques mètres au-dessus, on parle alors de "mirage supérieur", les rayons lumineux sont alors courbés de façon à ce que l'image de l'objet apparaît plus grande et donc plus proche pour l'observateur.

C'est ce qu'il s'est produit ce mardi en Terre Adélie, faisant apparaître de gros icebergs à proximité de la base alors qu'ils sont en fait très loin et non visibles en temps normal! Le phénomène a duré un peu plus d'une heure et a disparu brutalement.




Mirages à l'horizon (icebergs clairs)



Explication du phénomène pour un observateur à la surface de la Terre (à droite) voyant un objet plus gros et plus haut qu'en réalité (ici un bateau)

dimanche 8 octobre 2017

La "manip vivres"


A DDU, le frigo et le congélateur (couramment appelés "le +4" et "le moins 20") sont situés dans des bâtiments extérieurs au séjour.
Toutes les semaines, par tous les temps, le samedi midi est consacré au ravitaillement de la cuisine avec la quantité de nourriture nécessaire pour la semaine.

Pour cela on organise une chaîne humaine de transfert des vivres, dans
la bonne humeur!




Les rayons du "sec" et la porte du "-20" au fond




Rayon soupes en poudre et huile de cuisson



Fromages et charcuterie dans le "-20"



Légumes congelés




Les condiments



Le sucré...



vendredi 6 octobre 2017

Météo de septembre : un nouveau record!


Le mois de septembre 2017 a été très contrasté avec deux périodes bien différentes.

La première, du 3 au 21, a été plus douce que la normale à cause d'une succession de tempêtes apportant de l'air océanique plus doux. La température moyenne dépasse donc de +2 à +3°C les valeurs "normales".
A l'inverse, les dix derniers jours de septembre ont été très froids avec un ciel plus ensoleillé et la température moyenne a été inférieure de -4.5°C à la normale.

Ainsi, la température minimale du mois a été relevée le 27 avec -29.8°C et la maximale le 19 avec -5.3°C, soit presque 25°C d'écart en quelques jours.. Mais au final, tous ces écarts se compensent et la température
moyenne sur l'ensemble du mois ressort "conforme" à la valeur climatologique..

Côté vent, le mois est conforme à la normale: 10 jours avec rafales à plus de 100km/h, mais peu de violentes rafales (seulement 1 jour où le vent a été supérieur à 140 km/h). Le maximum a été mesuré à 153 km/h lors de la tempête du 18 septembre.

Enfin, fait remarquable, le mois dernier a battu un record de jours de neige, en effet les précipitations ont été observées pendant 20 jours sur le mois, dont 14 jours consécutifs (du 9 au 22), ce qui pulvérise le record précédent pour un mois de septembre (17 jours)!
Il y a également eu beaucoup de chasse-neige (19 jours) et 5 jours de blizzard.

Un mois de septembre bien perturbé!




Comparaison des mois de septembre (1956 à 2017), en fonction de la température moyenne (axe horizontal dont la valeur centrale est la normale) et et de l'ensoleillement (axe vertical, valeur centrale = normale) - (2017 en rouge, peu ensoleillé mais température normale). Données Météo France



Évolution de la pression sur le mois de septembre (valeur de 985 hPa tracée sur la droite bleue, qui est la limite entre dépression et anticyclone). Données Météo France



Évolution des températures sur le mois de septembre (normale de la température minimale en vert, des maximales en rouge). Données Météo France



Évolution du vent (rafales en km/h) sur le mois de septembre. Données Météo France