lundi 25 septembre 2017

L'île de La Dent


Ciel clair ce dimanche, par -23°C et un petite brise qui glace les joues, pas question de rater une telle  opportunité! Escapade : direction l'île de "La Dent" à moins de 3 km au Nord-est de la base.

Un petit détour entre l'iceberg de "La Grotte" et le glacier à l'aller, marchant devant des paysages toujours aussi irréels, qu'on pourrait appeler le grand canyon de glace!

Arrivés sur l'île, pas très grande (14m d'altitude au sommet), le temps de faire une petite pause et d'immortaliser l'instant, puis retour vers la base, tout droit sur la banquise..

Au retour, personne ne parle ou presque. On veut profiter de ce silence majestueux et de ce bruit si particulier que font les crampons sur la glace et la neige dure.. On est là, en Antarctique..!





Iceberg de la grotte en vue



La Grotte (qui s'est affaissée depuis quelques semaines)



Bordure ouest du glacier Astrolabe



Ile de la Dent en vue!



Vincent et moi (Photo Pierre-Emmanuel)



Fissure: attention où on met les pieds!



Ile de La Dent (14m d'altitude au sommet)



Pause



Le groupe



vendredi 22 septembre 2017

ça gère la congère !


En Terre Adélie, la pelle fait partie de notre équipement quotidien!
Il est en effet très (très) fréquent d'avoir à pelleter des kilos et des tonnes de neige pour pouvoir garder les bâtiments accessibles.

Après les nombreux épisodes de blizzard de ces derniers jours, la pelle ne suffit pas toujours ! Avancer dans les congères de poudreuse est alors un vrai défi !!

Mais heureusement, nous sommes des héros polaires (...enfin presque)!




Mauvaise visibilité par blizzard, devant la station météo



La météo en été vue depuis l'abri radiosondage



La météo en été vue depuis la passerelle LIDAR



La météo en hiver vue depuis l'abri radiosondage



La météo en hiver vue depuis la passerelle LIDAR



Séance de pelletage quasi quotidienne (Vincent et Philippe)



Accès à l'abri de radiosondage dégagé!



Neige sculptée par le vent polaire



jeudi 14 septembre 2017

Biopsie des poussins Empereurs


Chaque année, certains poussins Empereurs meurent naturellement, de froid et/ou de faim à proximité de la manchotière. Soit parce qu'ils s'éloignent trop de leur parent en ne pouvant pas encore supporter le froid seuls, soit car leur parent tarde à revenir de l'océan avec de la nourriture.

Ceci est l'occasion pour les ornithologues d'étudier certains aspects biologiques des jeunes Empereurs. C'est ce que j'ai fait ce mercredi en aidant Élodie dans le laboratoire de BIOMAR à faire une biopsie sur cinq poussins. Elle est autorisée à en prélever un certain nombre durant la mission. 

Après les avoir laissés se décongeler, il s'agit de prendre quelques mesures (masse, tour de taille, longueur du bec, longueur des ailerons gauche et droit), puis de prélever des échantillons (foie, intestin, estomac, plumes). Ces prélèvements sont disposés dans de petits tubes bien identifiés, mis au congélateur, puis seront envoyés en métropole pour analyse plus complète.

Il faut aussi analyser le contenu de l'estomac et notamment extraire les cailloux qui se trouvent à l'intérieur (appelés "gastrolithes"), qui aident les manchots à digérer leurs aliments, en remplacement des dents qu'ils n'ont pas... Étant donné qu'il n'y a pas de petits cailloux sur la banquise, l'hypothèse la plus probable est que les adultes, en les nourrissant, leur fournissent ces gastrolithes qui resteront ensuite dans leur estomac (certains sont très gros par rapport à leur taille!).
Durant la biopsie, une fois sortis de l'estomac et séparés du reste des aliments, il faut compter les gastrolithes, les sécher puis les peser.
Ces données serviront alors à compléter le suivi de ces populations et de faire des corrélations avec des données environnementales, comme l'extension de la banquise par exemple, ou encore en fonction de la quantité de nourriture présente en mer...




Laboratoire d'analyse de BIOMAR



Tubes d'échantillons prélevés



Prise de mesures physiologiques



Prélèvement de plumes sur la queue



Biopsie d'un poussin Empereur



Prélèvement de l'estomac pour analyse



Extraction des gastrolithes



Comptage de chaque cailloux



Mise en sachet



Plumes des cinq poussins



Lavage et séparation des gastrolithes

lundi 11 septembre 2017

Activité magnétique remarquable


En fin de semaine dernière, la base a enregistré un pic d'activité magnétique (voir graphique ci-dessous), on parle alors de "tempête magnétique". Cette activité résulte d'un flux de particules éjectées du Soleil, qu'on appelle "vent solaire". Deux pics sont visibles entre le 8 et le 9 septembre, notamment sur le graphique du bas qui montre les valeurs d'un indice d'activité (Kp) variant de 0 à 9 (0 = pas d'activité, 9 = maximum d'activité). Ce jour là, un indice de Kp = 8 a été relevé!

Ces particules arrivant à proximité de la Terre sont déviées par le champ magnétique terrestre (nommé "la magnétosphère") et concentrées vers les pôles Nord et Sud, ce qui donne naissance respectivement aux aurores boréales et australes.

Les 8 et 9 septembre, un tel maximum d'activité solaire n'avait pas eu lieu depuis 2012. Il a alors donné lieu à de fortes aurores autour de la base, visibles malgré une Lune presque pleine!




Vent solaire (Soleil à gauche et Terre à droite) - lignes de champ magnétique autour de la Terre - Source IPEV



Activité solaire (source: www.aurora-maniacs.com)



Aurore le samedi 9, vers le Nord



Aurore au-dessus du LIDAR (laser vert)

dimanche 10 septembre 2017

Les premiers phoques de Weddel


Depuis quelques jours, on aperçoit parfois de grosses masses sombres sur la banquise depuis la base.. Un coup d’œil avec les jumelles permet de vite repérer qu'il s'agit de phoques. Plus précisément de Phoques de Weddel
Ils sortent par des trous de glace, souvent à proximité de rivières formées dans des endroits où la banquise est fragile et fissurée, ce qui est le cas près de la zone du chaos (entre l'île Bernard et le glacier - voir plan dans l'onglet "La Base"). Chaque trou est unique et n'appartient qu'à un seul phoque.

Une sortie avec Vincent et Serge ce samedi a permis d'aller les voir d'un peu plus près. Il a fallu cependant s'équiper de raquettes car les épisodes fortement neigeux de ces derniers jours ont laissé une grosse quantité de neige, pas encore compactée ni soufflée par le vent, et même sur la banquise.

Le décor devant le glacier l'Astrolabe est tout simplement féérique et paraît même artificiel tellement la glace est bleue par endroits..




Vincent et Serge en route vers le chaos




Les pèlerins des glaces




Zone de chaos



Les 2 phoques de Weddel



Le trou de sortie du phoque




L'île Bernard




Le deuxième phoque près d'une rivière



Anarchie!



Une dent géante?



Dromadaire?